Durant ces 2 mois, j’ai beaucoup travaillé sur cette voiture.
Première chose, le faisceau électrique était endommagé et devait être remis dans sa configuration initiale.
Malheureusement, sur ces premiers modèles, il n’est pas tout à fait identique au faisceau posé sur les modèles produits à partir de 1982.
Mais je le connais bien. Et je vois tout de suite qu’une alarme et un coupe-circuit ont été installés sur la bobine et la commande de la pompe à essence.
Une installation digne d’un boulanger qui se serait reconverti en électricien en l’espace d’un week-end ! 😐 🙂
De fait, même avec une batterie neuve, le démarreur ne veut rien entendre ! De même que le contact qui ne se fait pas. Là, je peux vous assurer : on se sent seul au Monde et on se dit qu’il faut arrêter l’apéro et faire marcher ses méninges. 😉
Et, je n’ai pas le choix : je dois reprendre le faisceau dans son intégralité, à commencer par le compartiment moteur. Et cela m’a pris plusieurs jours pour supprimer tout ce qui n’était pas d’origine et pour remettre le faisceau strictement dans sa configuration d’origine. Heureusement que je connais bien l’architecture de ce faisceau. Mais cela m’a pris du temps.
J’ai supprimé l’équivalent d’un carton complet de rajout de fils et d’éléments qui n’étaient pas d’origine.
Concernant l’injection L-Jetronic, j’ai vérifié 100% des éléments et j’ai checké le boitier électronique sur un autre GTV6 : il fonctionne ! 😉
J’ai ensuite vidangé l’intégralité des fluides (huile et filtre, liquide de refroidissement, liquide de frein).
J’ai ensuite démonté les 4 étriers et je les ai dégrippés.
J’ai changé les plaquettes de frein.
J’ai changé le filtre à air par un neuf.
J’ai changé le filtre à essence.
J’ai posé une batterie neuve.
J’ai nettoyé ce compartiment moteur qui était absolument dégueulasse…
Et vint le moment du démarrage.
Un GRAND moment car après plus de 15 ans, j’étais certain que les injecteurs étaient grippés.
Mais je ne voulais pas les changer.
Et je fus servi ! Mais ce GTV6 voulait vivre, il s’accrochait à la vie et c’est comme s’il avait compris à qui il avait affaire. 🙂
Je me souviens avoir appelé ma femme pour cette phase. Elle actionnait le démarreur et moi, j’étais à la manœuvre au niveau du boitier papillon.
2 fois, 3 fois, puis 4, 5, 6 et 7 fois le démarreur tournait et rien !!
Puis, le moteur s’est mis à péter 2 secondes… Oh miracle !
La batterie était HS. Pas de pb, je branche le booster et on continue, tel celui qui effectue un massage cardiaque à une personne en arrêt.
Et de nouveau, le moteur s’ébroue et cale dans la foulée, et ça 3 fois, 4 fois, 5 fois, 6 fois… jusqu’à ce qu’enfin il finisse par démarrer dans un panache de fumée bleue et d’odeur d’huile brulée ! Un délice mécanique, bancal certes, mais palpable et bien réel.
Que dis-je, une victoire sur le néant ! La VICTOIRE, à l’issue de 2 semaines d’un combat acharné !! Le moteur tournait enfin… sur 3 cylindres.
Et c’est dans ses moments-là que vous vous dites, qu’il vaut mieux effectivement connaître ce modèle par cœur pour lui redonner vie !! Une vie qui lui avait fait défaut depuis plus de 15 ans.
Mais à cet instant, je n’avais pas envie de philosopher. Je sors la voiture de l’atelier et je me dis, David, laisse la tourner 15 min, seule dans son coin, pour qu’elle retrouve ses esprits et toi, va boire une bière sur la terrasse !
Je m’exécute et 15 min plus tard, je reviens la voir et constate qu’elle tourne enfin… sur ses 6 cylindres ! Les coups d’accélérateurs me font alors entendre ce son du V6 Alfa que je connais si bien. Je suis heureux ! Elle et moi avions décidé de faire quelque chose ensemble. De démarrer une autre histoire. 😉
C’est un sentiment de bonheur qui vous envahit car à et instant, vous comprenez que vous avez réussi. Que le chemin que vous avez empreinté était le bon. Que vos hypothèses de travail étaient les bonnes.
Et que vous avez fait le “job” !
Ce qui n’était pas gagné d’avance. Bref, vous savourez ! 😀
J’aime le GTV6 !
C’est cet instant que j’ai immortalisé dans cette vidéo qu’on pourrait intituler : la vie est plus forte que le trépas !
