L’histoire de cette acquisition est somme toute banale. Mais elle confirmera que, dans le monde de la Collection, si vous souhaitez restaurer une Yountimer “dans son jus”, ayant des problèmes techniques et qui plus est, n’a pas tourné depuis plus de 15 ans pour diverses raisons, alors il vaut mieux que vous connaissiez ce modèle sur le bout des doigts pour la faire renaître de ses cendres !
Cette histoire commence, comme souvent, par la consultation de mes “alertes sur Le Bon Coin”… Des alertes qu’on consulte d’ailleurs tous les jours ou presque et qui n’amènent généralement que son lot de frustrations ou d’incompréhensions vis-à-vis de personnes qui vendent des voitures usées jusqu’à la corde pour le prix d’une voiture neuve. AAhhh l’effet Youngtimer ! Tout le monde veut sa part du gâteau. 😉
Toujours est-il qu’une fois encore, ce jour-là, les nouvelles annonces ne m’enchantent guère, sauf que, quand on descend tout en bas de la page, grâce à un algorithme d’IA qui “reconnaît” vos préférences ou vos habitudes, Le Bon Coin vous propose des annonces susceptibles de vous intéresser, mais qui, à cause d’un paramétrage défectueux de la section recherche, sont passées au travers des mailles du filet. 🙂
Et c’est là que je vois une annonce concernant la vente d’un lot de deux Alfetta GTV6 sur Bordeaux. L’un est tout premier modèle en 14 CH de couleur noire, intérieur cuir crème (première année de production) et l’autre, un phase 2 de couleur gris clair et dont le compartiment moteur a été victime d’un départ d’incendie. Je regarde la date de l’annonce et là je vois qu’elle date d’il y a presque 2 mois… Bon, je me dis alors, c’est vendu !
Mais quand on est passionné, il y a ce petit quelque chose qui vous pousse à faire des choses illogiques comme appeler la personne pour s’entendre confirmer : c’est vendu Monsieur !
Donc j’appelle ! Sauf que là, la personne me dit : “Oh, j’ai bien reçu une centaine d’appels mon bon Monsieur, mais la plupart des gens demandent si elle peut repartir par la route ! Or, vous comprenez, le noir est démonté à 50% et n’a pas démarré depuis 2003, soit il y a plus de 15 ans ! Quant au gris, je l’avais acheté pour refaire le noir et son compartiment moteur a été victime d’un départ d’incendie”
OK. Donc, je lui dis : “Eh bien Monsieur, je vais descendre sur Bordeaux vous rendre visite et voir ces 2 GTV6”. Et le samedi suivant, me voilà parti à Bordeaux.
Arrivé sur place, je découvre 2 GTV6 en piteux état, il faut bien l’avouer.
Le gris est complet mais le compartiment a brûlé même si le moteur est récupérable et peut être aisément reconditionné.
Le noir, qui m’intéresse le plus, est effectivement démonté. J’en fais le tour et constate que la carrosserie doit être reprise en de nombreux points et surtout, il n’a pas démarré depuis 2003, à cause certainement de nombreux pb électriques vu le chantier dans le faisceau.
Par ailleurs, les pièces d’accastillage sont cramées par le soleil et doivent être changées.
Et QUID des 2 boites à vitesses ? Les 2 boitiers électroniques fonctionnent-ils ?
Pas de dossier de factures courantes, pas de carnet d’entretien, mais des factures d’achat des voitures et des CG barrées dont 1 en retard pour le Noir.
Je réfléchis, pas trop. Avec moi, ça blablatte pas en général… Je sais ce que je veux. 😉
Je me dis en moi :
“David, tu connais le GTV6 sur le bout des doigts ! N’est-ce pas ? Donc, c’est pas des soucis électriques qui vont t’empêcher de redémarrer ce GTV6 !
Et puis, le gris deviendra la bande d’organes de ton projet de SUPER GTV6 STRADALE.
Quant au noir, avec le stock de pièces que tu as, tu pourras le remonter sans soucis !”
En 5 min, je fais le tour des voitures et on se met d’accord sur le prix du lot.
Au prix de vente initial, je fais une offre moindre mais généreuse. La personne contre-offre et on coupe alors la poire en 2. En 15s, l’affaire est conclue !
Par contre, je dis clairement à la personne que quand j’obtiens le CT du noir, elle s’engage à demander une CG, qu’elle barre aussitôt pour je puisse, avec ce même CT, redemander un CG à mon nom.
La personne accepte ! De toute façon, même si je n’arrivais pas à remettre en route ce GTV6 noir, d’un point de vue financier, l’affaire serait, pour elle… entendue. 😉
De retour, j’en parle à mon pote Cédric et voilà que je loue un camion plateau tractant lui-même un plateau.
Le week-end d’après, nous faisons ensemble le trajet ALLER/RETOUR Clermont-Ferrand / Bordeaux sur la (longue) journée (levé à 3h du matin) et le soir même, les 2 GTV6 sont dans mon atelier !
Bien ! Le GTV6 gris sera donc démonté intégralement pour devenir une banque d’organes pour le “Super GTV6” rouge et la coque sera vendue.
Mais pour le noir, la première chose à faire, est comme convenu, de le remettre en état pour obtenir ce sacro-saint CT pour avoir la CG ! Car, c’est le seul moyen de prouver la propriété vis-à-vis de l’Administration et surtout, pour pouvoir l’assurer et rouler ! Dès lors, pour obtenir ce CT, je me donne 2 mois et pas un jour de plus.
Sauf que pour passer un CT avec ce GTV6 en piteux état, il y a du boulot !!
Jugez plutôt :
- Le moteur n’a pas démarré depuis le début des années 2000 ;
- Le faisceau électrique est dans “le sac” et comporte des greffes peu catholiques ;
- L’intérieur est démonté intégralement ;
- L’extérieur est partiellement démonté ;
- il est très sale !
- Les freins sont bloqués ;
- l’aiguille du compte-tour est cassée ;
- les pneus sont HS.
- Les rétroviseurs ne fonctionnent plus car plus connectés et le droit est HS ;
- Les vitres électriques ne fonctionnent plus ;
- Pas de batterie ;
- Le moteur est dans un état de présentation pas possible…
- L’intérieur en cuir clair est cramé.
Bref, une belle séance de travail m’attend ! Mais je suis confiant car je connais par cœur cette Alfetta GTV6 !
C’est donc parti.
Quelques photos de cette Alfetta GTV6 en 2003 et quand je suis allé la chercher :
Quand je découvre ce GTV6 sur Bordeaux :
